Page:Radiguet - Le Bal du comte d’Orgel, Grasset, 1924.djvu/39

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le reconnaître, ses qualités n’étaient que celles de sa race, et son talent mondain. Son père, qu’on admirait en se moquant, venait de mourir. Anne, aidé de Mahaut, redonna un lustre à l’hôtel d’Orgel, où naguère l’on s’était bien ennuyé. Ce furent les Orgel qui, si l’on peut dire, ouvrirent le bal au lendemain de la guerre. Le feu comte d’Orgel eût trouvé sans doute que son fils faisait trop de place, dans ses invitations, au mérite personnel et à la fortune. Cet éclectisme, sévère malgré tout, ne fut pas la moindre raison du succès des Orgel. Il contribua d’autre part à les faire blâmer par ceux de leurs parents qui dépérissaient d’ennui à ne recevoir que des égaux. Aussi les fêtes de l’hôtel d’Orgel étaient à ces parents une occasion unique de distraction et de médisance.

Parmi les hôtes dont la présence eût dérouté le feu comte d’Orgel, on doit mettre au premier plan Paul Robin, un