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LE BAL DU COMTE D’ORGEL

bonheur où Mme d’Orgel jouât un rôle, ce serait dans l’accord d’Anne et de Mahaut, et non dans leur mésentente.

Le comte d’Orgel ne s’asseyait plus. Pour se reposer de la danse, il préparait des mélanges, qui tenaient plus de la sorcellerie que de l’art du barman. Tout le monde goûta au premier, mais personne ne se laissa prendre au second, pas même l’auteur. Seule Mme d’Orgel en but parce qu’il était préparé par Anne, et Séryeuse, pour suivre Mme d’Orgel.

Mrs Wayne, qui voulait d’abord faire danser François, avait abandonné la danse, pour s’asseoir près de lui. Il aurait préféré être seul. Devant le lourd badinage de cette Américaine, il se jugeait bien novice. C’est qu’elle parlait de choses que François avait oubliées, tandis qu’elle les savait de la veille. Elle faisait des « mots » qu’il prenait pour des fautes de français. S’efforçant de lui plaire, de briller, elle s’accrochait à une image, à une pensée, qui ne va-

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