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Page:Raimond - Mémoire sur les causes des troubles et des désastres de la colonie de Saint-Domingue, 1793.djvu/21

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On étoit d’autant plus porté à le croire, qu’indépendamment des soupçons qu’on avoit jettés sur eux, on voyoit les souplesses du gouvernement pour les attirer. Hélas ! les malheureux ne cherchoient qu’un appui qui pût les soustraire à toutes les horreurs dont ils étoient environnés depuis la révolution.

D’ailleurs, privés, de toutes les nouvelles de la France, ignorant absolument s’ils dévoient participer aux bienfaits de la révolution, dont les blancs les excluoient, étoit-il étonnant qu’ils cherchassent un appui dans ceux qui leur offroient protection ? Mais pour s’assurer que les hommes de couleur n’ont jamais voulu rétablissement de l’ancien régime, nous prions le comité de vouloir lire un extrait des loix particulières qui les régissoient sous l’ancien régime : elles sont consignées dans un petit recueil[1].

Enfin, le décret du 15 mai vint mettre fin à toutes ces intrigues, et changer la scène. C’est de cette époque qu’il faut partir pour pouvoir donner une juste idée de l’état de Saint-Domingue,

  1. Des différentes pétitions des citoyens de couleur, à la page marquée par le pareil signe (¶). On ne pourra jamais présumer que des hommes qu’on avilissoit, puissent désirer de retomber dans cet avilissement, et ce seroit y vouloir revenir que de vouloir l’ancien régime.