Page:Raimond - Mémoire sur les causes des troubles et des désastres de la colonie de Saint-Domingue, 1793.djvu/36

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dissolution du corps des officiers du régiment du Port-au-Prince, presque tous passés en France ; la défection de beaucoup de gros propriétaires qui tenoient au gouvernement, tels que les Chivy, les Montalembert et autres qui étoient retirés dans la partie espagnole, ou en France, depuis que les hommes de couleur de la Croix-des-Bouquets, à la tête desquels ils avoient été pendant les premiers troubles, leur déclarèrent positivement, quelque temps après l’époque du décret du 15 mai, qu’ils ne reconnoîtroient jamais d’autre autorités que l’assemblée nationale de France ; ainsi ce parti ne laissoit plus au Port-au-Prince que le seul Jumecourt, aussi n’a-t-on pas vu dans les parties de l’ouest et du sud, les esclaves se soulever a nom du roi, comme cela est arrivé au Cap.

La partie du sud où il n’y avoit que peu ou point de ces agens de la cour, fut assez tranquille mais il n’en étoit pas ainsi au Cap depuis, sur-tout, que Blanchelande s’y étoit réfugié, avec quelques officiers qui l’avoient suivi.

Le parti des indépendans très-faibli dans son origine n’étoit d’abord composé que de quelques intrigans, d’hommes perdus de mœurs et de dettes et qui siégeoient cependant dans l’assemblée coloniale ; le parti se grossit considéra-