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Tous les corps de la nature possèdent les deux électricités combinées en quantité indéfinie ; mais lorsqu’elles sont réunies en quantités égales, elles composent ce qu’on appelle l’électricité neutre, et les corps dans lesquels existe l’électricité neutre n’ont ni la propriété d’attirer les corps légers, ni celle de les repousser ; ils ne donnent aucun signe d’électricité. Ils sont dits à l’état neutre ou naturel.

Le frottement ne développe pas toujours la même électricité dans la même substance ; le verre, par exemple, frotté avec de la laine ou de la soie s’électrise vitreusement, mais il prend l’électricité résineuse si on le frotte avec une peau de chat. On devrait donc bannir ces dénominations d’électricité vitrée et résineuse, qui sont tout à fait impropres.

L’espèce d’électricité que l’on communique à un corps dépend non seulement d’un corps frottant, mais aussi de l’état de la surface du corps frotté. On peut, par exemple, donner à une même tige de verre les deux électricités à la fois ; il suffit pour cela qu’elle soit polie à l’une de ses extrémités et dépolie à l’autre.

Naturellement, on est porté à demander pourquoi dans tels cas c’est l’une des électricités qui se développe plutôt que l’autre ? mais la science n’est pas encore assez avancée pour résoudre cette question.

Il n’est sans doute pas nécessaire de faire remarquer que le corps frottant s’électrise aussi pendant l’opération, et qu’il contracte toujours l’électricité contraire à celle qui se manifeste à la surface du corps frotté.