Page:Rambosson - Histoire des Météores, 1883.djvu/209

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rées : « La même joie se répandit sur ce rivage que la terre et la mer semblent se disputer quand le vaste Océan l’inonde et l’abandonne tour à tour. Est-ce l’Océan lui-même qui de l’extrémité de l’axe roule ses vagues et les ramène ? est-ce le retour périodique de l’astre de la nuit qui les foule sur son passage ? est-ce le soleil qui les attire pour alimenter ses flammes ? est-ce lui qui pompe la mer et qui l’élève jusqu’aux cieux ? Sondez ce mystère, vous qu’agite le soin d’observer le travail du monde. Pour moi à qui les Dieux t’ont cachée, cause puissante de ce grand mouvement, je veux t’ignorer toujours. » (Liv. II.)

Newton et Laplace ont cherché, fait remarquer M. Babinet, et, au grand honneur de l’esprit humain, ils ont trouvé.

La lune passant successivement au-dessus de chaque point de l’Océan, en vertu des lois de l’attraction, en attire les eaux qui sont d’une mobilité extrême. On ne peut plus méconnaître maintenant l’action que cet astre exerce en vertu des lois de l’attraction sur ce grand et majestueux phénomène de la nature.

Un poète inconnu a délicieusement exprimé cette influence dans un hymne à Silvio Pellico :

« Astre solitaire, aérien, paisible astre d’argent, ô Lune ! comme une blanche voile, tu navigues à travers le firmament, et, comme une douce amie, dans ta course antique, tu suis au ciel la marche de la Terre.

« La Terre, si ton disque limpide se rapproche d’elle, la Terre te sent venir, palpite et gonfle ses mers ; peut-être est-ce une noble émotion, telle que l’aspect d’un ami en éveille dans un cœur mortel ! »