Page:Rambosson - Histoire des Météores, 1883.djvu/317

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templait ce phénomène curieux, lorsqu’un épais nuage, interceptant les rayons du soleil, fit disparaître ces effets d’optique et rétablit la réalité de tous les objets.

« L’armée continua sa marche sur Tlemcen et la Tafna, mais en revenant de ce dernier point pour rentrer à Oran, je reçus l’ordre de suivre le 1er de ligne, qui allait camper, jusqu’à la ratification du traité conclu avec Abd-el-Kader, à Aïn-Ambria, situé à peu de distance du lac salé de Dréhan. Le 8 juin, mon ambulance plantait ses tentes à côté de ce lac, sur lequel, pendant un campement de dix à douze jours, j’ai pu observer de nouveaux effets de mirage. Ainsi, tous les matins, la surface du lac était recouverte d’une couche légèrement nébuleuse qui avait un mètre de hauteur, et assez transparente pour laisser distinguer les objets à une grande distance. De sept heures et demie à huit heures du matin, on pouvait parcourir le lac en tous sens, sans rien remarquer de particulier ; mais à cette heure, si l’on regardait du côté du soleil, on voyait les ondulations commencer toujours à un kilomètre de distance, et à mesure que le soleil montait l’eau semblait aussi se rapprocher du côté du levant, tandis que du côté du couchant la surface du lac ne présentait rien de particulier.

« Quand le soleil arrivait au méridien, et que ses rayons tombaient perpendiculairement sur le sol, tout à coup la scène changeait ; les ondulations aqueuses envahissaient tous les côtés du lac et ressemblaient aux vagues de la marée montante, menaçant de submerger l’observateur, placé au milieu. Dès que le soleil s’éloignait du méridien, les effets du mirage disparaissaient du côté du