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La première mention de ce singulier phénomène de la foudre se trouve dans les Pères de l’Église, qui le citent d’une manière formelle, comme s’étant manifesté, vers l’an 360 de notre ère, sur le corps et sur les vêtements des hommes occupés à la reconstruction du temple de Jérusalem. Ces pères, contemporains de l’empereur Julien, sont saint Ambroise, saint Jean Chrysostome et saint Grégoire de Nazianze.

Comme les Juifs se préparaient à poser les fondements du temple, il arriva un tremblement de terre précédé de tourbillons de vent, de tempête et de foudre, suivi de globes de feu qui sortirent des entrailles de la terre. Les ouvriers s’étant réfugiés dans une église catholique voisine, la foudre éclata de nouveau, et des croix se trouvèrent imprimées sur le corps et sur les vêtements des ouvriers et des personnes présentes. Ces croix étaient obscures le jour, brillantes et radiantes la nuit.

Chose remarquable, on a retrouvé, à une époque plus moderne, une formation analogue de croix par l’action de la foudre. Casaubon raconte qu’environ quinze ans avant l’année 1510, la cathédrale de Wells, dans le Somersetshire (Angleterre), fut foudroyée, et que l’on trouva des croix dessinées sur le corps de ceux qui se trouvaient dans l’église. L’évêque en avait une sur le bras, d’autres présentaient ce signe sur l’épaule, sur la poitrine, sur le dos. Ces croix avaient été imprimées sur le corps à travers le linge et les vêtements.

Une troisième formation de croix a eu lieu à l’époque de l’éruption du Vésuve en 1660 ; elle est signalée par le père Kircher.