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Page:Ramond - Élégies.djvu/81

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Franchis ta barrière mortelle,
Vole ô mon âme, à la voûte éternelle,
Holocauste échappé des flammes de l’amour.

Te suivra-t-il aux cieux, ce souvenir terrible,
Spectre effrayant, et qui brave le jour ?
Planera-t-il, implacable Vautour,
Pour surprendre ton vol paisible
Que n’atteint pas le souvenir ?
Il s’élance d’une aile agile,
Dans les airs je l’entends frémir,
Il s’assied près de moi, sur le roc immobile ;
Il se penche sur le cyprès.
Triste oiseau des ténèbres,
je l’entends répéter les mêmes chants funèbres,
Et gémir les mêmes regrets.

Sombre mélancolie,
Tu mugis dans mon cœur, comme un torrent lointain ;
Je vois avec effroi le couchant de ma vie
Se rapprocher de son matin.
Étoile errante,
Je m’élevais dans un ciel pur ;
Un vaste champ d’azur,