Page:Ramuz - Aline, 1905.djvu/129

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et l’emporter dans ses bras ; et le chameau aussi, seulement il était trop gros. Et puis les grimaces du singe la faisaient rire encore malgré son chagrin. Et puis elle redevenait triste à cause de la chèvre.

On avait installé une sorte d’échafaudage rond, avec le dessus pointu et quatre étages. La chèvre y grimpait. À chaque étage, elle faisait le tour et saluait en levant la patte. Pour monter plus haut, elle se dressait toute droite. Plus elle montait et plus la place était petite. Et l’échafaudage avait bien deux mètres de hauteur. On pensait : « Si elle tombe, elle se cassera les pattes. » Et l’homme claquait quand même du fouet.

Mais, au moment où la chèvre, les sabots joints au sommet de la machine, tournait comme une toupie en faisant des révérences, Aline aperçut Julien. Elle ne l’avait