Page:Ramuz - Aline, 1905.djvu/144

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champs branlaient leurs sonnailles de tous les côtés.

Et une des laveuses dit en rinçant son linge :

— C’est le treize aujourd’hui.

— Non, dit une autre, c’est le quatorze.

— Tant mieux.

— Et moi, reprit une troisième, moi je vous dis que c’est le treize.

Alors Aline passa. Et elles s’arrêtèrent toutes de causer.

Julien coupait du bois près de la porte de la grange, derrière la maison. Des pigeons roucoulaient sur le bord du toit. À gauche, le verger rejoignait la campagne. On voyait par les trous des branches les pommes rouges d’un pommier tardif. Les autres n’avaient plus de fruits et presque plus de feuilles. Julien travaillait à son aise, étant chez lui. Il avait ôté son gilet,