Page:Ramuz - Aline, 1905.djvu/204

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— Quoi ?

— Elle a dit que c’était bien fait.

— Pas possible !

— Et puis elle s’est roulée. À présent, elle ne dit plus rien.

— Ça se comprend.

Mais, la matinée s’avançant, les femmes s’en allèrent une à une mettre la soupe sur le feu.

On fit la toilette d’Aline. On lui ôta sa vieille robe usée, et on lui mit à la place celle qu’elle avait portée à sa première communion. Les manches étaient un peu courtes, la taille trop juste et la jupe laissait voir les chevilles, mais c’était la plus belle robe qu’elle avait, et il faut être bien mise pour aller en terre. On disait :

— Comme elle est maigre, c’est une pitié.

— Oui, c’est que le chagrin, ça ronge.