Page:Ramuz - Aline, 1905.djvu/209

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accoudée sur la table et le front dans ses mains ; un papillon de nuit, attiré par la flamme, frôlait l’abat-jour ; ou le vent passait dans les arbres.

Puis l’aube, s’étant levée sur la colline, descendit se mirer aux fontaines. Les bois s’ouvraient devant elle, l’herbe frissonnait sous ses pas. Une petite flamme trembla vers l’orient, des banderoles roses flottaient au sommet des sapins. Et l’espérance nouvelle, poussant la porte des maisons, souriait debout sur le seuil, pendant que, dans la chambre, la lampe achevait de s’éteindre et que les femmes s’éveillaient.

Le bruit de la mort d’Aline s’était vite répandu. La matinée n’était pas finie qu’on venait aux nouvelles de tous les environs.

— Est-ce vrai ?

— Oui, c’est vrai.