Page:Ramuz - Aline, 1905.djvu/234

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porche. Il y en avait trois. Elles avaient de longs bancs et des rideaux de coutil. Les roues, fraîchement vernies, brillaient comme des flammes. Les cochers avaient des fouets à rubans mauves, roses et bleus, et des gants de fil blanc ; les chevaux, des fleurs en papier de soie aux œillères.

Et lorsque la noce sortit, les mortiers tirèrent, bourrés jusqu’à la gueule de mottes de gazon, au risque d’éclater. C’étaient les garçons de la société de jeunesse et on leur payait à boire. La place était noire de monde. Les chevaux se cabraient, les femmes se bouchaient les oreilles ; il y en avait qui portaient des enfants dans leurs bras. Et les mortiers tiraient toujours.

Cependant, les invités étaient montés dans les voitures qui partirent au grand trot. Julien et sa femme étaient dans la