Page:Ramuz - Aline, 1905.djvu/50

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clocher brillait comme un tas de vieilles bouteilles.

Julien dit :

— Bourbaki a bu un coup de trop, ce matin.

Bourbaki, c’était le sonneur, qui avait ce surnom parce qu’il avait été à la frontière pendant la guerre de Septante et qu’il disait toujours quand il était soûl :

— Bourbaki ! je le connais.

Aline riait.

— Tu sais, dit-elle, une fois le pasteur était déjà dans l’église qu’il sonnait toujours.

— C’est que le vin n’est pas cher, cette année.

— Et, une fois, il a roulé en bas de l’escalier, il avait un trou à la tête.

Alors ils pensèrent à l’escalier de bois du clocher où on va pour voir loin dans le pays ; il est tout branlant, la charpente crie