Page:Ramuz - Aline, 1905.djvu/80

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choses ; à dix heures, qu’elle a dit : » Et il tâtait la lettre dans sa poche.

Les taons bourdonnaient autour de l’attelage ; il y en avait qui étaient gros comme des guêpes et velus qui s’abattaient soudain et d’autres, petits et minces, qui tournaient longtemps avant de se poser. Ils faisaient comme une buée noire et les chevaux dedans, avec leurs ventres saignants et leurs queues battantes, clignaient doucement leurs grands yeux bleuâtres.

Toutefois, les gerbes furent vite chargées. Julien prit ses bêtes par la bride et cria : « Hue ! Coco. Hue ! Bichette. » Les traits se tendirent, et les roues enfoncées dans le sol se dégagèrent lentement. C’était la fin des cerises qui pendaient sèches aux hautes branches où les oiseaux viennent piquer autour du noyau qui blanchit. Le chemin descendait, les roues sautaient dans les