Page:Ramuz - Aline, 1905.djvu/86

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dans l’obscurité. On voyait par les trous de petites étoiles qui tremblaient. Le vent passa dans les branches.

— Où est-ce qu’on va ? dit Aline.

— C’est qu’on ne peut pas rester ici.

— Oh ! non. Allons dans le bois.

— Il fait trop nuit.

— Alors mène-moi.

Il répondit :

— Oui, laisse-moi faire.

Il l’emmena dans les prés par un petit chemin qui se perdait par places dans l’herbe. Il était bordé de noyers. L’ombre s’écartait à leur passage et se refermait derrière eux comme un rideau qui retombe. Aline s’inclinait vers Julien. Il éprouvait ce poids, il sentait le sang rouler dans ses veines, il avait la bouche sèche et de l’eau sous la langue.

Ils allèrent ainsi un petit moment. Puis