Page:Ramuz - Joie dans le ciel.djvu/100

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flocon venait se poser de temps en temps.

Or, la nouvelle vie avait rendu Pitôme à son ancien métier, mais voilà que son métier n’était plus tout à fait le même. « On avait raison dans le temps, disait-il en parlant de lui, mais on n’avait qu’à moitié raison. On voyait seulement l’image, on ne voyait pas le sens qu’elle avait. »

Il reprenait :

— On purifiait les choses, mais on ne se purifiait pas soi-même.

Et il continuait :

— Mais à présent, notre tour est venu. Nous aussi, on a été mis en morceaux ; nous aussi, on a fermenté ; nous aussi, notre matière a dû se défaire pour se refaire. Il n’y a plus que l’essence qui reste, d’où ce qui gâtait le goût a été ôté.

Il se mettait à sourire, avec sa bonne