Page:Ramuz - Joie dans le ciel.djvu/104

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Ils regardaient le bon-oiseau pendre à son fil.

Un vol de pigeons partait aussi pour faire la traversée de la vallée ; on ne pouvait pas les suivre de l’œil jusqu’à l’autre bord ; ils fondaient peu à peu dans l’air comme des morceaux de sucre dans l’eau.

On entendait les cris de toute espèce d’oiseaux ; partout, dans les buissons, nichaient le pinson et le merle ; la perdrix courait sous les haies. Et Bonvin, le chasseur, qui passait par là :

— Autrefois, le plaisir était de détruire ; à présent le plaisir est de voir que rien ne peut plus être détruit.

Augustin lui disait :

— Qu’avez-vous fait de votre fusil ?

— Je ne l’ai pas retrouvé…

— Pourtant, reprenait-il, je me souviens qu’il était pendu à un clou au-dessus de mon lit ; eh bien, quand on