Page:Ramuz - Joie dans le ciel.djvu/106

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garçon marchait derrière. Les agneaux avaient de grosses jambes raides qui semblaient avoir été taillées dans du sapin avec un couteau qui coupe mal. Mais une jolie laine frisée était sur leur dos et si douce.

Et ce ne fut pas tout encore, ce jour-là, parce que, tout à coup (à l’endroit où la pente casse, faisant ainsi avancement et comme rebord sur rien du tout) — de derrière ce rebord, la tête d’un mulet s’est montrée.

D’abord rien que la tête et un instant rien que la tête, puis on vit sortir les jambes de devant.

Ensuite il y eut le dos, ensuite il y eut la croupe : elle se balança un moment sur le vide, puis fut tirée en haut comme avec une corde.

Et toute la bête ainsi devint visible, mais elle ne fut pas seule à l’être : en effet, derrière, parut un chapeau, sous