Page:Ramuz - Joie dans le ciel.djvu/123

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— Moi, je les connais…

Mais il vit tout à coup qu’il ne les connaissait plus. Là où il croyait les trouver, il y avait dans sa tête une place inoccupée.

Rien n’allait plus jamais changer. Le cœur ne ferait plus de voyages. Le cœur trouve tout où il est. On fait ce qu’on a déjà fait. Il poserait de nouveau une fleur sur le courant. Il regarderait l’écureuil grimper à son tronc, en redescendre. Par les petites lucarnes percées dans le couvert des branches, une même couleur de ciel continuerait à se montrer.

Pitôme est toujours assis devant son alambic sur un tabouret de cuisine ; il caresse sa fine barbe blanche ; il disait :

— Il n’y a plus d’impureté.

« Autrefois, disait-il, quand je mettais