Page:Ramuz - Joie dans le ciel.djvu/125

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

c’est de la 1931… » ; maintenant toutes ses cuvées se ressemblaient, il y avait trop de parenté de l’une à l’autre : « C’est toujours du tout bon, disait Pitôme, toujours de l’extra, toujours le fin du fin, le sommet du meilleur… »

On buvait dans un gros verre épais dont on ne remplissait que le fond ; et, en effet, il n’était pas possible d’imaginer une perfection de goût plus grande ; alors on se mettait à hocher la tête comme quand on approuve ; mais peut-être vous manquait-il le plaisir de la surprise, peut-être cette perfection même était-elle trop attendue pour qu’on pût en jouir comme on aurait voulu.

— Car, dans le temps, disait Pitôme, ce n’était pas la même chose et le diable sûrement était encore dans ces bouteilles, parce qu’il devait y rester quand même de l’impureté… Dans l’autre vie,