Page:Ramuz - Joie dans le ciel.djvu/162

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jours tomber de temps en temps sa goutte ; l’étonnement de Pitôme a été que le petit bruit de la goutte avait cessé de se faire entendre.

il était assis sur un tabouret devant l’alambic, et lui n’avait rien vu encore ; la chose lui vint par l’oreille, à cause du silence qui se fit, comme quand une horloge ne bat plus.

Pourtant la goutte tombait toujours ; et Pitôme a connu que le silence provenait d’un plus grand bruit régnant dehors, un grand bruit sourd et continu, une sorte de grondement, qu’on n’entendait pas tout de suite ; — il y avait seulement qu’il empêchait d’entendre les autres bruits moins importants.

Pitôme s’est essuyé les mains à son tablier de serge verte, se disant : « Qu’est-ce qui se passe ? » Il a été à sa porte qu’il a ouverte, en même temps que Chemin ouvrait la sienne.