Page:Ramuz - Joie dans le ciel.djvu/65

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l’or qui donne le bonheur. Avec un jet de coudrier qu’on coupait dans le milieu et dont on croisait les deux bouts, on allait se promener dans les endroits où l’on pensait qu’il y en avait ; alors la baguette doit pencher plus ou moins, selon la plus ou moins grande force de ce qui l’attire. Un jour, mon frère, qui tenait montagne au pied des Rochers de Bise, avait trouvé une pierre brillante et l’avait écrasée sous une autre pierre, ce qui avait donné la valeur d’une cuillère à café de poudre jaune qu’il me montra. Je me dis : « Ça en est ! » Il faut vous dire que j’avais le don. Je sais à présent que c’est un don qui nous venait du Diable, mais en ce temps-là je ne savais pas. J’ai dit à mon frère : « Me montrerais-tu la place ? on partagera. » C’est l’histoire de quand on allait chercher l’or dans l’autre vie, à cause qu’on ne savait