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LA GRANDE PEUR

Il baissait la voix.

— C’est qu’ils sont foutus, au chalet… C’est la maladie. Moi, ça m’arrange assez, mais, toi, qu’est-ce que tu vas faire ?

Il a fait encore un pas, il regarde autour de lui, comme si on avait pu l’entendre ; puis, baissant la voix :

— Sais-tu ? tu vas venir avec moi… Tu m’aideras. Il y a des places où il faudrait être deux. Il faudrait s’y laisser descendre, tu tiendrais la corde ; il faudrait aussi pouvoir creuser… Parce qu’il y en a, tu sais…

Il regarda de nouveau tout autour de lui, une fois et encore une fois, à droite et à gauche, en haut et en bas ; il a mis la main dans la poche, il l’en sort : elle était pleine. C’était du côté éclairé, alors elle a été éclairée, et ce qu’il y avait dedans était éclairé : ça a brillé devant Joseph, ça a brillé dans la grosse main noire, avec des feux blancs, des feux verts, des feux violets :

— Tu vois… Et puis, tu sais, ce n’est pas tout… Il y a de l’or… Je sais les places… Dis donc, Joseph…

S’approchant encore de Joseph, mais alors Joseph a commencé à reculer ; et, quand