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LA GRANDE PEUR

regarda derrière lui ; sur quoi, il courut de nouveau.

Sur quoi, il s’est arrêté ; il a regardé derrière lui ; on ne voyait plus personne, on voyait seulement que le ciel était descendu encore, masquant à présent le glacier jusque dans le milieu de sa pente ; alors Joseph a pensé au troupeau qu’il faudrait rentrer, puis il pense qu’on ne va pas pouvoir le rentrer, à cause des bêtes malades, — se dirigeant, pendant ce temps, du côté où étaient les sonnailles, qui venaient de temps en temps à votre rencontre par un coup isolé, puis un coup, puis encore un coup.

Justement, il voit le maître et son neveu qui s’avançaient de son côté ; et le maître :

— Où étais-tu ? je te cherchais.

Puis le maître :

— Qu’est-ce qu’il faut faire ? C’est le mauvais temps.

À peine s’ils se distinguaient l’un l’autre dans l’air qui noircissait déjà, se pénétrant rapidement d’une espèce de fausse nuit qui venait avant la vraie.

— Ah ! mon Dieu, qu’est-ce qu’il faut faire ?…

Cependant ils avaient commencé à pousser