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DANS LA MONTAGNE

lampe, et, la chambre, c’étaient deux bougies qui l’éclairaient.

On voit, mais est-ce que c’est vrai ? qu’elles sont posées sur une table, au chevet du lit ; il semble qu’elles sont là, l’une à droite, l’autre à gauche d’une soucoupe où une branchette verte trempe dans de l’eau ; puis le lit est à côté.

Le lit touche du chevet le mur du fond de la chambre, puis est venu à vous dans sa longueur ; il est éclairé par une lumière qui bouge un peu.

Joseph se passe la main sur les trous des yeux qui servent à voir et à connaître, mais peuvent mentir ou se tromper ; il va dehors encore une fois avec son regard, tirant en avant son visage qu’il colle à la fente des poutres, regardant de toutes ses forces ; — les bougies sont toujours là avec leurs petites flammes pointues ; elle est toujours là, elle aussi, elle va être toujours là…

Elle bouge faussement ; elle est couchée là, elle est immobile. Elle est immobile pour toujours, elle est étendue en arrière, elle est habillée sous le drap, elle a sa robe du dimanche, elle est là, elle bouge, elle ne bouge plus ; elle a bougé faussement, c’est la lumière qui bougeait ; elle a les mains