Page:Ramuz - La grande peur dans la montagne, 1926.djvu/250

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
252
LA GRANDE PEUR

même temps une voix qui venait, puis ce fut comme si on s’était mis à rire. Et Barthélemy : « Qu’est-ce qu’il fait, il devient fou ? » ayant vu Joseph se retourner, puis Joseph qui épaulait, puis le premier coup de feu éclate.

Sur quoi est-ce qu’il a tiré ? il devient fou. Le second coup de feu éclate.

Alors, machinalement, Barthélemy avait porté la main sous sa chemise ; — c’était pendant que Joseph courait, puis s’est retourné et vise de nouveau, vise on ne sait pas quoi ; — Barthélemy porte la main où il fallait sous sa chemise, il s’étonne que sa main reste vide. Il ramène les yeux sur elle : en effet sa main ne tient rien. Il va chercher encore tout le long de son cou et sur sa poitrine : il se met vite à regarder autour de lui et à ses pieds ; — une troisième détonation a éclaté alors, ensuite il a semblé que le glacier tout entier commençait à vous venir contre, par un grand souffle qui vous passe sur la figure ; mais ce n’était déjà plus dans la figure de Barthélemy que le grand vent arrivait.

C’est dans son dos que ce grand vent est venu, puis que ce grand bruit est venu, comme quand commence un orage, avec