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VI

La vie d’en bas, pendant ce temps, continuait son petit train ; c’est ainsi que, quelques jours plus tard, le vieux Munier était monté avec sa luge chercher une provision de fagots dans la forêt.

Ces luges, c’est de quoi ils se servent dans leurs mauvais chemins où aucune voiture, ni véhicule à roues ne pourrait s’aventurer ; alors ils ont pour les remplacer ces traîneaux faits de grosses pièces de bois à peine écorcées, qui tiennent ensemble, non au moyen de clous, mais bien de fortes ligatures en osier qui leur donnent de la souplesse, et avec de larges glissoires ; — comme était donc la luge de Munier, à laquelle il avait attelé une vache.

Il redescendait avec sa provision de fagots ; il venait d’arriver en haut d’un raidillon par-