Page:Ramuz - Les Signes parmi nous.djvu/25

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ment les vides, ces rideaux de lac sont tendus de tronc à tronc, et comme maintenus dans leur fixité par un poids ; on voit par place des choses peintes dessus, un bateau, un cygne, un second bateau ; il s’avance.

Il porte un veston gris de fer à plis, le pantalon pareil, des gros souliers à clous ; il a une barbiche, une figure pâle, des yeux enfoncés ; la Parole s’avance à ses côtés, les Signes, en même temps, s’avancent.

Et cependant deux grandes filles se sont montrées, allant du côté de l’eau avec une corbeille à lessive.

La corbeille à lessive est entre elles, et, elles, elles penchent vers elle, chacune la main passée dans une des anses d’osier ; penchent l’une vers l’autre tirées de côté par le poids, ployant dans le milieu du corps, ont des robes de toile, sortent du soleil pour rentrer dans l’ombre, ressortent de l’ombre, sont dans le soleil.