Page:Ramuz - Les Signes parmi nous.djvu/69

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— Tais te voir !

Prran… Et quelques-uns descendent la route ; d’en haut on ne voit rien, on est trop loin ; mais, quand même, si on s’était trompé !

Quand tout ainsi est silence, que tout est tranquillité, l’espace, le trou que fait le lac, comme un trou d’air, un autre ciel, les bateaux qui pendent dedans, prran… prran… pan… pan… ces cultures à nous, les bien connues de nous, cette terre éprouvée, tant caressée de fois par nous, — quand même si on s’était trompé !

Si la terre ment ! Si tout ment !

Pan… prran… pan… pan…

Il y en a qui courent, ils suivent une première petite rue, une autre, ils tournent, ils arrivent à la grande : c’est là, c’est dans la grande, le tambour va devant, à présent on ne voit que trop ; mon Dieu ! encore un ! Ça fait sept ! Sept sur trente qu’ils étaient partis !