Page:Ramuz - Les Signes parmi nous.djvu/76

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il n’y en avait que trois tout à l’heure. Ici donc aussi, et rappelez-vous l’étang de feu dont il est parlé dans le livre : peut-être est-ce l’étang de feu de ces fours à verre dont il est parlé. Tout le jour, toute la nuit ces fours à verre sont allumés ; tout le jour, toute la nuit (le jour en blanc, la nuit en rouge,) on les voit bouger ; on ne les voit pas seulement bouger, il y a encore qu’on les entend.

Parce qu’il y a ceux qui sont devant. Ils prennent un peu de verre au bout de la canne, ils font avec les bras un grand mouvement.

Et ils sont cuits et sont gelés, tour à tour la poitrine et le dos, un côté d’eux gelé, l’autre côté brûlé : dur métier qu’ils ont et qu’il faut tromper.

Alors ils chantent, et on les entend chanter. On voit ces fours rouges ou blancs ; eux sont devant, on les entend. Ils prennent un