Page:Rappoport - La Philosophie sociale de Pierre Lavroff.djvu/64

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appui le plus solide, notre in hoc signo vinces. Les socialistes n’ont donc rien à craindre, et tout à espérer, de la critique des doctrines marxistes.

Mais ceux qui croient qu’en attaquant le marxisme, on atteint le socialisme, se trompent grossièrement. Même un rapide exposé des idées d’un penseur socialiste tel que Pierre Lavroff démontre jusqu’à l’évidence que le socialisme peut avoir des bases autrement solides que certaines hypothèses économiques. Le sort du socialisme ne dépend pas des statistiques d’ailleurs douteuses concernant le mouvement de la petite propriété et de la rente. L’idéal socialiste a un fondement plus solide que la statistique. Tant qu’il y aura des classes et des individus misérables et exploités, tant que la conscience humaine se développera, que la conscience de notre dignité durera, que la raison humaine n’abdiquera pas devant le dogme et la tradition, que le droit et la justice ne se courberont pas devant la force brutale faite de notre faiblesse, il y aura des combattants pour l’idée socialiste, des partis socialistes organisés et unis, qui mèneront les masses populaires à la conquête d’une nouvelle société et feront des mots vérité et justice des réalités vivantes et bienfaisantes. Cette nouvelle société sera la réalisation de la coopération de tous pour le bonheur de tous. On ne tuera le socialisme qu’en tuant la raison humaine et le sentiment du droit à la vie et au bonheur, c’est-à-dire en tuant l’homme même dans tout ce qu’il a de meilleur. C’est la conclusion qui se dégage pour moi de l’étude des idées de Pierre Lavroff, le théoricien de la coopération universelle pour le développement universel.



FIN




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