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pectueusement, pour lui demander l’orientation.

Toutes les pentes conduisent au village. Au coucher du soleil, elles se couvrent de silhouettes rapides, pressées de fuir la pâleur subite du sol. Le ciel, à cette heure, semble une immense coquille d’œuf de vanneau où le bleu délicat se mue en vert. À l’ouest, la coquille est brisée : le jaune, répandu, flambe. Mais le rayonnement livide du sol gagne de vitesse les skieurs rapides qui rentrent au village.

Ils quittent les champs de neige pour les sentiers durcis, crissants. Entre les talus, on les voit défiler à mi-corps, le buste droit, sans un mouvement des jambes, comme les sujets d’un tir forain ou les personnages d’une horloge suisse.