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Les Dominions sont deux sœurs, jolies sous leur teint kaki, leurs cheveux grèges. On voit bien que leur père, l’éleveur australien, dès leur sevrage, les mit en selle.

Arabella, l’aînée, monte aujourd’hui le cheval de tête, le plus nerveux, et sa main, tout nerfs et cuir fauve, a calmé la bête sensible, ordonné ses foulées. Il faut que l’équipage, remorquant les skieurs à la corde, file sans secousses sur la neige dure, avec la rapidité huilée d’un navire. Le dos calme d’Arabella donne une grande impression de self-responsabilité.

Daisy, la cadette — une si aimable ligne de jambes dans le drap bleu du pantalon norvégien — épouse avec nonchalance le trot balancé du second cheval, un paysan plus accoutumé aux charretées de fumier qu’à cet attelage volant, derrière sa croupe, et à ce joli poids rêveur, sur son dos.