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Page:Ratel - 0degre cocktail.pdf/74

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serrées. Grande âpreté de la montagne, défendez-vous, défendez-moi contre l’approche en lacets de ce printemps sournois, triste et méchant comme l’adolescence.

On passe un ruisseau, et l’eau murmure sous les galets coiffés de blanc. On longe un ravin et une petite note obstinée vous poursuit : c’est la mésange qui essaie son chant, écolier malhabile étrennant un sifflet.

Un corbeau part d’un bosquet de coudriers : son aile lourde a effleuré les branches et vaporisé dans l’air une poudre de givre et de pollen mêlés. L’odeur descend doucement, l’odeur étrangement complexe et vivante — miel, foin et duvet — que l’on respire au fond d’une