Page:Rauch - Plan nourricier ou Recherches sur les moyens à mettre en usage pour assurer à jamais le pain au peuple français, 1792.djvu/107

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greniers des particuliers, croulant sous le poids des grains, ou les maisons de boulangers, remplies de pain, s’ouvriront pour le soulager ?... Non... Et vous seriez plus que crédules, que de si bien présumer de tous vos semblables.

Mais il serait encore très-inconséquent de calculer sur une, deux, trois, quatre , etc. années heureuses, qui ne sont que des infiniment petits sur la chaîne incommensurable du tems. Cependant il est, en partant de la position physique de la France, il est impossible qu’il y ait seulement quatre années successives généralement abondantes. Les particuliers n’ayant encore, ni les greniers, ni les moyens propres de conserver seulement pendant deux ou trois années de grandes masses de blés ; et le commerce, dont la base spéculatrice ne repose point sur celle du soulagement des indigens, mais sur celle d’accroître les fortunes particulières, par tous les moyens possibles, tendant aussi à pomper et à exporter le superflu, ne présentent plus que l’épuisement ou des ressources onéreuses, et trop souvent mortelles à une, deux, trois, etc.