Page:Rauch - Plan nourricier ou Recherches sur les moyens à mettre en usage pour assurer à jamais le pain au peuple français, 1792.djvu/78

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de l’examen des lois primitives qui ont réuni les hommes en société, me conduisent à invoquer l’ouverture des greniers d’abondance, en faveur de toutes les familles pauvres, hors d’état de payer sur-le-champ la portion de farine nécessaire à leur subsistance.

Le vœu que j’ose exprimer en faveur de l’humanité souffrante, est consacré par la nature, dans le cœur de tous les hommes ; il formera sûrement la volonté de nos administrations patriotiques. Sans doute elle ne souffriront plus, que le pauvre montagnard[1] déjà accablé pendant une grande partie de l’année, de toutes les rigueurs que lui attire la position physique du sol élevé qu’il habite, qu’il chérit encore comme le lieu de toutes ses convenances et de ses plus douces affections ; elles ne souffriront plus, dis-je, qu’il se nourrisse encore d'un pain grossier, noir comme la terre qu’il habite et dur comme les rochers qui l’entourent, d’un pain, le dirai-je ! composé d'un mélange du fruit du hêtre et de

  1. Les montagnards des Pyrénées... et combien de semblables montagnards en France !...