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des deux Indes.
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violence, pour ſonger à s’emparer de Malaca. Cependant elle dut lui être agréable, parce qu’elle donnoit à ſon entrepriſe un air de juſtice, propre à diminuer la haine qu’elle devoit naturellement attirer au nom Portugais. Le tems auroit affaibli une impreſſion qu’il croyoit lui être avantageuſe ; il ne différa pas d’un inſtant ſa vengeance. Cette activité avoit été prévue ; & il trouva, en arrivant devant la place, au commencement de 1511, des diſpoſitions faites pour le recevoir.

Un obſtacle plus grand que cet appareil formidable, enchaîna pendant quelques jours la valeur du général chrétien. Son ami Araûjo étoit du nombre des priſonniers de la première expédition. On menaçoit de le faire périr, au moment où commenceroit le ſiège. Abulquerque étoit ſenſible, & il étoit arrêté par le danger de ſon ami, lorſqu’il en reçut ce billet : Ne penſez qu’à la gloire & à l’avantage du Portugal ; ſi je ne puis être un inſtrument de votre victoire, que je n’y fois pas au moins un obſtacle. La place fut attaquée & priſe, après bien des combats douteux, ſanglans & opiniâtres. On y trouva des tré-