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Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v2.djvu/141

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dépouiller de leur écorce. Cet engagement, qui n’a jamais été bien rempli, l’eſt encore moins, depuis que la puiſſance qui l’avoit dicté a perdu de ſa force, & qu’elle a augmenté le prix de la cannelle de Ceylan. Celle du Malabar peut former aujourd’hui un objet de deux cens mille livres peſant. La moindre partie paſſe en Europe ; le reſte ſe diſtribue dans l’Inde. Ce commerce eſt tout entier dans les mains des Anglois libres. Il doit augmenter ; mais jamais il n’approchera de celui du poivre.

Le poivrier eſt un arbriſſeau dont la racina eſt fibreuſe & noirâtre. Sa tige, ſarmenteuſe & flexible comme celle de la vigne, a beſoin pour s’élever d’un arbre ou d’un échalas. Elle eſt rameuſe, garnie de nœuds, de chacun deſquels part une feuille ovale, aiguë, très-liſſe, & marquée de cinq nervures, dont l’odeur eſt forte & le goût piquant. Vers le milieu des rameaux, & plus ſouvent aux extrémités, l’on voit de petites grappes ſemblables à celles du groſeiller, qui portent environ trente fleurs, composées de deux étamines & d’un piſtil. Le fruit qui ſuccède eſt d’abord vert, puis rouge, de la groſſeur