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Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v2.djvu/156

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Histoire philosophique

qu’on fumoit les arbres ; des marais infects corrompoient les côtes. Ces principes de deſtruction auroient ſans doute dégoûté les Anglois de leurs colonies, s’ils n’y avoient été retenus par le meilleur port de l’Indoſtan, & le ſeul qui, avec celui de Goa, puiſſe recevoir des vaiſſeaux de ligne. Un avantage ſi particulier leur fit déſirer de pouvoir donner de la ſalubrité à l’air & l’on y réuſſit aſſez aisément, en ouvrant le pays, & en procurant de l’écoulement aux eaux. Alors ſe portèrent en foule dans cet établiſſement, les habitans des contrées voiſines, attirés par la douceur du gouvernement.

Jettez un coup-d’œil ſur le globe depuis l’origine des tems hiſtoriques, & vous verrez les hommes pourſuivis par le malheur, s’arrêtant où il leur eſt permis de reſpirer. N’eſt-il pas ſurprenant que la généralité & la conſtance de ce phénomène n’aient pas encore appris aux maîtres de la terre, que l’unique moyen de prévenir les émigrations, c’eſt de faire jouir leurs ſujets d’une ſituation aſſez douce pour les fixer dans la région qui les a vu naître ?

On compte actuellement à Bombay près