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Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v2.djvu/327

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dans la province. L’accroiſſement des ſubſiſtances, des travaux & de la population, étendit, avec le tems, les relations extérieures.

L’éclat que jettoit le Guzurate excita l’ambition de deux puiſſances redoutables. Tandis que les Portugais le preſſoient du côté de la mer par les ravages qu’ils faiſoient, par les victoires qu’ils remportoient, par la conquête de Diu, regardé avec raiſon comme le boulevart du royaume ; les Mogols, déjà maîtres du Nord de l’Inde, & qui brûloient d’avancer vers les contrées méridionales où étoient le commerce & les richeſſes, le menaçoient dans le continent.

Badur, Patane de nation, qui gouvernoit alors le Guzurate, ſentit l’impoſſibilité de réſiſter à la fois à deux ennemis ſi acharnés. Il crut avoir moins à craindre d’un peuple dont les forces étoient séparées de ſes états, par des mers immenſes, que d’une nation puiſſamment établie aux frontières de ſes provinces. Cette conſidération le réconcilia avec les Portugais. Les ſacrifices qu’il leur fit, les déterminèrent même à joindre leurs troupes aux ſiennes contre Akebar, dont ils