Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/107

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appartient à ton génie. C’eſt toi qui l’as créée, c’eſt toi qui la ſoutiens. Il faut la rendre propre à l’état qui te doit ſa gloire.

Que ces innombrables métaux enfouis dans tes coffres, en rentrant dans la circulation, rendent la vie au corps politique : que tes richeſſes perſonnelles, qu’un revers peut diſſiper, n’aient déſormais pour baſe que la richeſſe nationale, qui ne tarira jamais : que tes ſujets courbés ſous le joug intolérable d’une adminiſtration violente & arbitraire, retrouvent les tendreſſes d’un père, au lieu des vexations d’un oppreſſeur : que des droits exorbitans ſur les perſonnes & les conſommations, ceſſent d’étouffer également la culture & l’induſtrie : que les habitans de la campagne ſortis d’eſclavage, que ceux des villes véritablement libres, ſe multiplient au gré de leurs penchans & de leurs efforts. Ainſi tu parviendras à donner de la ſtabilité à l’empire que tes qualités brillantes ont illuſtré, ont étendu ; tu ſeras placé dans la liſte reſpectable & peu nombreuſe des rois citoyens.

Oſe davantage : donne le repos à la terre. Que l’autorité de la médiation, que le pouvoir de tes armes, force à la paix des nations