Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/121

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1571, la jugea propre à devenir le centre de l’état qu’on vouloit fonder, & y fixa le gouvernement & le commerce. Gomez Perez de Las Marignas l’entoura de murs en 1590, & y haut la citadelle de Saint-Jacques. Elle s’eſt depuis agrandie & embellie. La rivière qui la traverſe deſcend d’un lac qui a vingt lieues de tour. Il eſt formé par quarante ruiſſeaux, ſur chacun deſquels eſt établie une peuplade d’Indiens cultivateurs. C’eſt de-là que la capitale de l’empire reçoit ſes ſubſiſtances. Son malheur eſt d’être ſituée entre deux volcans qui ſe communiquent, & dont les foyers, toujours en action, ſemblent préparer ſa ruine.

Dans tout l’Archipel on ne compte, ſuivant le dénombrement de 1752, qu’un million trois cens cinquante mille Indiens, qui aient ſubi le joug Eſpagnol. La plupart ſont chrétiens, & tous, depuis ſeize juſqu’à cinquante ans, paient une capitation de quatre réaux ou de deux livres quatorze ſols. On les a partagés en vingt-deux provinces, dont la ſeule iſle de Luçon en contient douze, quoiqu’elle ne ſoit pas entièrement aſſujettie.

La colonie a pour chef un gouverneur,