Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/131

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Indes, il faut, à force de bras, arroſer deux fois par jour juſqu’à ce que le grain en ſoit bien formé, eſt d’une culture plus facile aux Philippines. Semé ſur le bord des rivières ou dans des plaines qu’on couvre d’eau lorſqu’on le veut, il donne par an deux récoltes abondantes, ſans qu’on ſoit obligé de s’en occuper, juſqu’à ce que le moment de le cueillir ſoit arrivé.

Tous les grains de l’Europe réuſſiſſent dans ces iſles. Elles en fourniroient aux navigateurs, quelque multipliés qu’ils fuſſent, ſi la négligence & la tyrannie du gouvernement n’avoient condamné la plupart des terres à une honteuſe ſtérilité.

Le nombre des troupeaux eſt un ſujet d’étonnement pour tous les voyageurs. Chaque communauté religieuſe a des prairies de vingt-cinq à trente lieues, couvertes de quarante, de cinquante mille bœufs. Quoiqu’ils ne ſoient pas gardés, ils franchiſſent rarement les rivières & les montagnes qui ſervent de limites à ces poſſeſſions. Ceux qui s’égarent, ſont facilement reconnus, à la marque des différens ordres imprimée avec un fer chaud, & l’on ne manque jamais de