Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/140

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que venu du Mexique, n’a pas dégénéré ; de l’indigo, que la nature brute produit libéralement. Un homme éclairé voulut eſſayer en 1750 de donner à cette riche plante tout ce qu’elle pouvoit recevoir de perfection par la culture. On s’éleva généralement & avec fureur contre cette nouveauté. Il fallut que le marquis d’Obando, alors gouverneur, prît ce citoyen ſous ſa ſauve-garde, & lui aſſignât un terrein fermé où il pût continuer avec sûreté ſes opérations. Les expériences furent toutes très-heureuſes ; & depuis cette époque, l’on s’occupe, mais avec trop peu de vivacité, d’une teinture ſi précieuſe.

Si une inertie particulière à l’Eſpagne n’avoit arrêté ſes progrès en tout, il y a deux ſiècles qu’elle auroit naturalisé ſur ſon territoire, ſi voiſin des Moluques, les épiceries. Peut-être l’auroit-on vue partager avec les Hollandois cette ſource de richeſſes. Ce ſeroit une nouvelle faute que de différer plus longtems une expérience dont le plus grand inconvénient eſt d’être inutile.

Cette couronne pourroit être excitée par l’excellente qualité du coton qu’on cultive dans les Philippines, à y élever, avec le