Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/146

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

n’étoit pas une précaution ſuffiſante pour en écarter leurs ennemis, prirent, en 1750, le parti de la peupler. Malheureuſement on plaça la nouvelle colonie dans un terrein trop bas ; & des cent ſoixante-onze perſonnes de tout âge & de tout ſexe qui la formoient, trente-cinq furent englouties, ſix ans après, par les vagues de l’Océan irrité qui avoit franchi les bornes. Ceux qui avoient échappé aux flots furent placés ſur une hauteur qui domine le port, & pour leur sûreté on éleva une petite fortification défendue par une garniſon de ſoixante-ſix hommes. Il s’agiſſoit de pourvoir à leurs beſoins. Tous les bâtimens employés au commerce du Pérou avec le Chily ſe virent d’abord contraints de relâcher à Juan Fernandez. Cette tyrannie ne pouvoit pas durer ; & le gouvernement ſe détermina à y envoyer lui-même deux navires chaque année. Ce poſte deviendra un entrepôt important, ſi la cour de Madrid ouvre enfin les yeux à la lumière.

De plus grands détails ſeroient ſuperflus. On ne peut s’empêcher de voir combien les idées que nous ne faiſons qu’indiquer ſeroient avantageuſes au commerce, à la navigation,