Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/180

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de ſa politique, cette cavalerie infatigable ; deſtructive & féroce.

Que peut craindre, à l’Occident, la Ruſſie des Polonois qui n’ont jamais eu, ni places, ni troupes, ni revenu, ni gouvernement, & qui ont été dépouillés depuis peu de la moitié de leur territoire ?

La Suède perdit, au commencement du ſiècle, celles de ſes conquêtes qui lui donnoient des forces & de la richeſſe. Ce que ſa nouvelle conſtitution pourra lui rendre d’énergie, n’en fera jamais une puiſſance redoutable. Loin d’être en état de s’agrandir aux dépens des Ruſſes, elle aura toujours à craindre de ſe voir dépouiller par eux de ce qui lui reſte de la Finlande.

Il ſeroit poſſible que la faute qu’a faite la cour de Péterſbourg, en rapprochant le territoire Pruſſien de ſes poſſeſſions, occaſionnât un jour des hoſtilités. Des circonſtances favorables détermineront peut-être ce nouveau voiſin à faire valoir les prétentions des chevaliers Teutons ſur la Livonie ; & alors le ſang des Ruſſes & des Pruſſiens teindroit les eaux de la Baltique, & ſe mêleroit ſous les murs de Riga. Cependant l’ambition du Bran-