Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/204

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tion, les firent concentrer depuis à Canton, le port le plus méridional de ces côtes étendues.

Leurs navires remontèrent d’abord juſqu’aux murs de cette cité célèbre, ſituée à quinze lieues de l’embouchure du Tygre. Peu-à-peu, le port ſe combla, au point de n’offrir que douze à treize pieds d’eau. Alors nos bâtimens, qui de jour en jour avoient acquis plus de grandeur, turent forcés de s’arrêter à Hoang-pou, à trois milles de la place. C’eſt une aſſez bonne rade, formée par deux petites iſles. Des circonſtances particulières firent accorder, en 1745, aux François la liberté d’établir leurs magaſins dans celle de Wampou, qui eſt ſalubre & peuplée ; mais les nations rivales ſont toujours réduites à faire leurs opérations dans l’autre abſolument déſerte, & ſinguliérement mal-ſaine après que le riz y a été coupé.

Pendant les cinq ou ſix mois que les équipages des navires Européens ſe morfondent ou périſſent à Hoang-pou, les agens du commerce font leurs ventes & leurs achats à Canton. Lorſque ces étrangers commencèrent à fréquenter ce grand marché, on les fit jouir de toute la liberté que comportoit le main-