Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/209

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cédés répétés deux ou trois fois, abſorbent toute l’humidité. Au bout de deux ou trois mois, ils ſont réitérés, ſur-tout pour le thé impérial, qui devant être employé en poudre, demande une deſſication plus complète. Ce thé précieux ſe conſerve dans des vaſes de porcelaine ; celui de moindre qualité dans des pots de terre ; le plus groſſier dans des corbeilles de paille. La préparation de ce dernier n’exige pas tant de précautions. On le deſſèche, à moins de frais, à l’air libre. Outre ces thés, il en eſt d’autres que l’on apporte en gâteaux, en boules, en petits paquets liés avec de la ſoie. On en fait auſſi des extraits. La pratique des Chinois ſur la culture, la récolte & la préparation du thé eſt moins connue : mais il ne paroît pas qu’elle s’éloigne de celle des Japonois. On a prétendu qu’ils ajoutoient à leur thé quelque teinture végétale. On a encore attribué, mais ſans raiſon, ſa couleur verte à un mélange de couperoſe ou à l’action de la platine de cuivre ſur laquelle la feuille a été deſſéchée.

Le thé eſt la boiſſon ordinaire des Chinois. Ce ne fut pas un vain caprice qui en introduiſit l’uſage. Dans preſque tout leur empire,